A quelques encablures des achats de Noël, le Black Friday ou vendredi noir, ce « truc » purement commercial venu tout droit des Etats Unis arrive en grandes pompes sous nos latitudes. Bien souvent transformé pour l’occasion en une Black Friday Week, il annonce l’ouverture de la période des achats de Noël.
A la base, le Black Fiday, c’est moins réjouissant. En effet, ce moment de folie commerciale a été dicté comme l’indique Wikipedia, pour que les commerçants sortent du rouge, en fait, retrouvent une rentabilité. L’histoire relate qu’à cette époque, dans les années 60 où la comptabilité était tenue à la main, les comptes étaient écrits en rouge, car déficitaires toute l’année jusqu’à ce fameux vendredi, qui remettait de l’ordre dans les résultats et du baume au cœur chez les protagonistes.
Lancé en 2014, le Black Friday a vraiment pris son envol en 2016 où la majorité des grandes enseignes commerciales, e-commerce ou non, s’y sont jetées. Une manière de faire du buzz au travers de promotions (vraies ou fausses) et de décaler sur novembre une partie des achats de Noël. C’est fou comme nos cols blancs du commerce se décarcassent pour essayer de nous vider, par anticipation, notre porte-monnaie .
Mieux, avec le tapage opéré par quelques poids-lourds du secteur de la distribution, dont la locomotive, vous savez, cette enseigne étrangère qui ne paie pas tous ses impôts en France et qui fait tout pour nous faire croire qu’elle est la moins chere, il nous est bien impossible de passer à coté de cet événement qui n’est au final, qu’une énième période de promotions.
Mais voilà, si à la base les soldes sont prévus pour liquider les rossignols, faire place aux nouvelles collections et alimenter la trésorerie à des périodes creuses de l’année, le Black Friday est lui, au sens « gestion commerciale » du terme, une absurdité. Tout du moins, cela n’est que mon avis qui est partagé par quelques uns. Je m’en explique : Noël est une période cruciale dont les nombreuses ventes alimentent la trésorerie. Pourquoi se priver de cette manne assurée en vendant à marge réduite, ce qui, de toutes manières, se seraient vendus aux prix normaux ? Si vous avez la réponse, je suis preneur.
En fait, c’est plus compliqué que cela, plus subtil. C’est avant tout une affaire de positionnement, de parts de marché avant d’être une opération commerciale au sens de la rentabilité. Vous l’aurez bien compris, ce qui est vendu pas cher à un instant T, ne sera plus vendu au prix normal 3 semaines plus tard. Il n’y a pas vraiment de gain, à part si vous avez piqué le client de votre concurrent. Mais comme chacun est le concurrent de l’autre … Au final …
Les temps changent, les grandes enseignes se livrent une guerre sans merci, cherchent sans cesse à innover, à faire mieux que le voisin, à vendre au plus bas au détriment de leur rentabilité … Le Chiffre d’affaire est roi … mais pour combien de temps.
Une chose est sûre, le Black Friday est bien chez nous. Un conseil, comparer le prix final et pas le prix barré.
Faites vous plaisir.
Par Jean Paul Henry